Yves Donval , l’artiste, l’homme
S’il a fait l’école supérieure des arts modernes à Paris, (ESAM) traitant de l’architecture et la décoration, il n’en est pas moins autodidacte en ce qui concerne la pratique picturale.
Sa technique sort « de ses tripes » comme il le dit lui-même, et si, il est des maîtres qui lui ont donné l’envie de peindre tels que Victor Vasarely, Paul Klee, Pierre Bonnard, Auguste Renoir, Edouard Manet, Picasso, force est de constater qu’il n’a pas chercher à les plagier ou à les suivre, mais qu’à l’opposé il s’est forgé une pratique picturale bien personnelle, une écriture dirons nous, toute « donvalesque », originale et particulière.
L’homme, après ses études, d’abord de tapisserie, ensuite à l’ESAM, pérégrine pour découvrir le monde : c’est plus de dix sept pays dans lesquels il a travaillé en tant qu’architecte décorateur, ou décorateur de théâtre ou souvent encore dans d’autres métiers.
A cette époque, la peinture, il l’exerçait en grand sur des fresques de fond de scène des pièces de théâtre ou de boulevard dont il était le décorateur. En
parallèle, il peignait pour son propre plaisir des œuvres abstraites, héritées de l’enseignement suivi à l’ESAM.
 Il était venu sur Pont-Aven lors de l'année de ses 16 à 17 ans.
A l'époque, il avait été fasciné d'une part par l'ambiance artistique qui y règnait et d'autre part, par cet esprit de fête qui faisait la caractèristique de Pont-Aven depuis près d'un siècle.. Il s'était promis qu'un jour, il y reviendrait.
C’est en 82 qu’il va s’orienter vers le figuratif. Son premier tableau tient debout à son grand étonnement, et le voilà parti! Ce n’est qu’en 1992, qu’il exposera pour la première fois à la Fondation René Poux, animé par Fernand Roux qui le remarque et au cours de laquelle il recevra une distinction, et par la suite, à la Villa Margaret en 93, puis en 1995, l’exposition de la « Mer sur Toiles » à Larmor Plage (Photo ci-dessus), Deux Regards à La Grave à Toulouse…..
Depuis c’est plus d’une centaine d’expositions qu’il a à son actif..
On dit de lui que c’est un grand créatif, toujours renouvelé, avec une force de travail impressionnante, près de 1000 œuvres créées à aujourd’hui, toutes différentes ayant un point commun, sa marque, sa patte. Il ouvre un lieu d’exposition sur Pont-Aven dès 1999 et s’y installe définitivement en Décembre 2000, le jour de la plus grande inondation que la ville est connue.
Dans ce lieu enchanteur, chargé d’histoire picturale, son atelier surplombe l'Aven face au Moulin de Rosmadec. Yves Donval y travaille à l'année et expose ses oeuvres au rez-de-chaussée, dans une salle au mur de granit.
Son oeuvre, coloriste et luministe s'inscrit dans un courant impressionniste, bien que son écriture tripartie soit atypique, antiacadémique et, on ne peut plus personnelle, basée essentiellement sur l'émotion. ....
En effet, son expression picturale est anti-académicienne. Pourquoi? : Trois ressentis de la matière qui se conjuguent sur un même espace, toile après toile, avec une évolution au cours des 10 dernières années visible, par la finesse de la touche, la légèreté des volumes, l’allégement de l’empreinte architecturale, la mariage des sujets entre eux.
Chaque œuvre est un originl, unique. Yves Donval se refuse à s’enfermer éternellement dans un sujet donné.  Il explore avant tout la lumière, il se plaît à trouver la note, la pointe de couleur, quelquefois le minuscule détail qui, d'un seul coup de pinceau, va éclairer l’ensemble de sa toile.
Il est d’ors et déjà reconnu en tant que paysagiste, et surtout pour ses orages sur ses mers tempétueuses, ses personnages traditionnels sur ces fonds abstraits, cette capacité à marier l’abstraction et un figuratif réaliste fondée sur le ressenti emotionnel, ses regards, toiles chantant un instant de bonheur survenu à la vue d’une fenêtre fleurie, d’un escalier moussu, d’une porte entrebâillée ou de l'aperçue d’un intérieur éclairé.
En fin 2006, son exposition « Surimpression » vient dévoiler les rêves stylisés qu’inspirent à l’artiste ses toiles réalistes. Plusieurs de ses toiles ont reçus des distinctions, il a notamment reçu en avril 2007 le Prix d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre avec la Ganfa à Nantes, puis le Prix de l'Hôtel de Ville de La Rochelle, pour la Danse des Dauphins en mai 2007.
Il a été pendant plus d’une dizaine d’années « Le peintre du Canal du Midi » souvent nommé aussi « Peintre de la lumière ».
Comme il le dit souvent : « Peu importe le sujet traité, il n’a que peu d’importance dans le fond, ce qui compte c’est la lumière dans laquelle on le plonge ».
En effet, c’est elle qui va créer l’émotion, ce ressenti de l’ambiance, de l’atmosphère qui va submerger le spectateur de cette vague irrationnelle de sentiments soudains.
Depuis 2006, l'expressionnisme a pris la place du figuratif impressionnisme auquel il nous avez habitué, chaque toile est un instant unique de vie comme il se plaît à le dire, l'évaporation de son monde intérieur concrétisé sur la toile. Après avoir exploré l'extérieur, il nous donne à visualiser l'intérieur. Il est amusant de constater combien de toiles figuratives ont reçu un nom en rapport avec l'expression "Intérieur-Extérieur"; C'est un peu comme s'il avait annoncer ce désir de faire le pas de la figuration à l'expression brute et personnelle
Yves Donval ne peignait qu'en lumière du jour, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui en 2010. En revanche, les toiles commencées nuitament sont terminée en lumière du jour, ce qui leur donne cette chatoyance en lumière naturelle ; c’est de l’huile, elles vont vivre, bouger, changer au gré des jours suivant la lumière qu’elles reçoivent. Sa façon de peindre «disfractionne» la lumière, met en éclat certaines touches au détriment d’autres et permet au-delà de l’effet luministe de matérialiser le volume et la profondeur.
Il est passé maître dans l’habilité à fluidifier ses huiles, qu’il liquéfie et dont il sait prévoir dès la pose, le déplacement qui va les animer et la manière dont elles vont se mouvoir pendant le temps de sèche afin de donner le rendu qu’il désire.
Il n’est pas rare, alors que l’on possède une huile de Donval depuis longtemps, de se trouver un jour, en la regardant tout étonné de découvrir l’œuvre sous un jour totalement nouveau, créant une émotion encore jamais ressentie à son sujet. C’est la magie de l’huile, mais c’est aussi, la magie de la technique, de la « patte Donval ».
Quelques notions techniques :
Les toiles sont peintes chez Yves Donval, toujours avec des huiles sur de la toile de lin tirée sur un châssis de bois à clés. Ces châssis permettent à la toile de respirer. En effet l’huile sur le lin forme un ensemble de matières vivantes ; suivant l’humidité ou la chaleur, la toile va se distendre ou se resserrer. Les clés permettent donc de retendre la toile et lorsque celle-ci va se resserrer sous l’action de la chaleur, les clés vont tout naturellement avancer pour permettre cette tension.
Chaque toile est signée de son empreinte digitale sous sa signature en angle droit, gauche, mais pouvant se trouver au centre, sur le côté à la verticale, bref, là où Yves Donval souhaite la voir!.
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